Direction Nationale

Contexte et justification

Quotidiennement menacé par une désertification aux causes et aux effets multiformes ainsi que par les impacts des changements et variabilités climatiques, le Niger, à l’instar de la communauté internationale, prend part au sommet sur la terre à Rio de Janeiro (1992) et ratifie les différentes conventions qui en ont découlé. Dès lors, il s’engage fermement dans le processus post Rio et se dote d’outils institutionnels et juridiques lui permettant de concevoir et de mettre en œuvre une politique globale de protection de l’environnement, de lutte contre la désertification et de gestion rationnelle des ressources naturelles. En effet, dans le cadre de la mise en œuvre au niveau national de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), le Niger a adopté un Programme d’Action National de Lutte Contre la Désertification et de Gestion des Ressources Naturelles (PAN/LCD/GRN ; CNEDD, 2000). Ce programme est en lien avec le Plan National de l’Environnement pour un Développement Durable (PNEDD ; SE/CNEDD, 1998), document de référence, en matière de préservation de l’environnement en relation avec le développement durable. De ce fait, la disponibilité d’informations fiables est essentielle. La disponibilité et la mobilisation de l’information pertinente et fiable constituent les piliers de toute stratégie efficace ; pour cela le Niger, en rapport avec l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS), a perçu la nécessité de se doter d’une structure de collecte et de traitement de l’information environnementale. Le Réseau d’Observatoires de Surveillance Écologique à Long Terme du Niger (ROSELT Niger) a été créé en octobre 2000 sur la base des acquis de ROSELT régional/OSS (ROSELT, 2009). Ce réseau a pour mission de fournir des données fiables et des indicateurs pertinents pouvant permettre de concevoir des programmes et projets conséquents capables d’atténuer les effets de la désertification et du changement climatique. Le Dispositif National de Suivi Environnemental (DNSE) du Niger est ainsi créé. Il est constitué de neuf observatoires répartis de manière à prendre en compte l’essentiel de la diversité écologique et agro écologique qui caractérise le pays. Ce réseau national d’observatoires, d’abord constitués par une première génération de trois (3) observatoires locaux labellisés OSS dès 1994 (Torodi-Tondikandia-Dantiandou, Keita, Aïr-Ténéré) ont été complétés en 2003 par six (6) autres (Falmey-Gaya, Maradi-Mayahi-Dakoro, Tamou, Azawak, Diffa, Zinder). Ce dispositif cadre avec la Stratégie de Développement Rural (SDR), à travers son « Programme 10 : préservation de l’environnement » qui préconise d’une part, la mise en place d’un Observatoire National de la Biodiversité, pour la conservation de la diversité biologique, et d’autre part, la création d’un Centre National de Suivi Ecologique pour la surveillance à long terme des changements environnementaux au niveau des observatoires. La reconnaissance au plan national d’un tel dispositif s’est ensuite concrétisée par la création en 2007 du Centre National de Surveillance Ecologique et Environnementale (CNSEE).. Ses attributions et son cadre organisationnel se précisent en octobre 2010 par décret 2010 -78 PCSRD/MEELLCD du 21 octobre 2010.

Partant des acquis du ROSELT – Niger en l’occurrence des observatoires de surveillance écologique et environnementale, le CNSEE devra conformément à ses missions (i) collecter et traiter des données biophysiques ou socioéconomiques pertinentes relatives aux conventions internationales sur la désertification, la biodiversité et les changements et variabilités climatiques ; (ii) générer et publier les informations relatives aux effets à moyen et long termes, des actions de gestion des ressources naturelles sur les milieux physiques et humains ainsi que sur l’économie au niveau des observatoires ainsi qu’au niveau des zones d’interventions des projets et programmes de développement (MH/E, 2010).